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C’est connu, le Président Boni Yayi passe le plus claire de son temps à échanger avec différents groupes sociaux et professionnels. On peut donc en déduire que parmi ses rares qualités, il y a l’écoute. Bien entendu, personne ne peut certifier qu’il entend ce qu’il écoute. Il y a des gens qui jouent avec le temps et la correction des autres, qui les écoutent parler, qui font semblant de les entendre mais qui n’entendent rien. Les politiciens en sont les meilleurs spécialistes. Et, il me semble que si Boni Yayi n’avait pas abusé de son talent dans ce registre là, il aurait eu une autre fin de règne.

Il n’est jamais trop tard, dit-on. Le Président Yayi a encore, heureusement pour lui, quelques collaborateurs proches et parents qui lui sont restés fidèles. C’est à eux que je demande avec humilité de trouver le courage d’aller lui parler en notre nom à tous. Qui sait, peut-être les entendra-t-il cette fois.

Dites-lui s’il vous plait, dites à Boni Yayi de rappeler ses agents de nuisance.

Dites-lui qu’il a tout intérêt à les castrer une fois pour de bon. Dites-lui que sa nouvelle entreprise de diabolisation de l’adversaire est un aveu d’échec, un de plus qu’il ajoute à son immense palmarès.

Dites-lui que le responsable qui laisse faire est aussi coupable que le coupable, que s’il encourage ses services à semer l’horreur entre nous, qu’il l’assumera à titre de legs principal.

 Dites-lui que nos impôts sont pour l’éducation de nos enfants, que nous ne le payons pas pour qu’il nous oppose les uns aux autres, que nous ne les payons pas, lui et ses recrus, pour nous conduire au diable. Dites-le lui, s’il vous plait.

Dites à Yayi qu’il ne lui revient pas le privilège de décider pour nous, à notre lieu et place, de notre avenir ; que nous lui savons gré de nous laisser, non la République, mais la place à laquelle nous l’avons installé voici dix ans, que nous lui savons gré de nous léguer la République dans l’état où il l’a mise comme Kérékou et Soglo, avant lui, nous l’ont léguée : fraternelle, paisible et unie.

Dites-lui s’il vous plait, dites à Yayi que partir ce n’est pas finir, que nous connaissons ses frayeurs, que nous connaissons aussi ses mérites ; que, tout comme nous ne l’avons pas laissé humilier ses adversaires, nous ne les laisserons pas non plus l’humilier, que le succès de monsieur Talon est la preuve que le peuple béninois est viscéralement contre l’injustice.

Dites-lui surtout que le pardon aussi se mérite.